La capitale des Pays-Bas vient d’adopter un programme économique post-Covid ambitieux, inspiré d’un modèle portant le nom du fameux beignet américain. Objectif : combiner prospérité économique, progrès social et transition écologique.
La théorie du Donut
Kate Raworth est économiste et se consacre aux défis sociaux et environnementaux du XXIe siècle. Elle a modélisé cette théorie dans un livre : La Théorie du Donut, l’économie de demain en 7 principes (Plon). Son objectif : repenser l’économie, pour qu’elle réponde à la fois aux besoins humains de base et la préservation de l’environnement.
La limite extérieure du beignet, c’est le plafond environnemental et écologique, défini par les sciences naturelles. C’est la limite à ne pas franchir. Si on la dépasse, ce sont tous les équilibres planétaires qui vacillent.
La limite intérieure, par contre, c’est le plancher social, ce qui définit le droit humain. Au cœur du donut (dans le vide du milieu, donc), les personnes n’ayant pas accès aux douze besoins de base tels que décrits par les Nations Unies (santé, éducation, accès à l’eau…)
Entre les deux (la pâte du beignet, donc), c’est l’espace sûr et juste pour l’humanité, une aire de confort à la fois pour notre planète et pour celles et ceux qui l’habitent, une zone dans laquelle peut prospérer une économie juste et durable.
Un ambitieux programme : « Product blijft product »
La ville d’Amsterdam vient donc de s’engager sur un programme à long terme qui s’inspire largement de cette théorie. Il s’agira de mettre en avant une économie qui soit avant tout au service des besoins humains, mais aussi de la transition. Quelques exemples des mesures qui seront mises en place dans les mois qui viennent : traitement amélioré des déchets domestiques, constructions plus durables, efforts contre le gaspillage alimentaire, solutions pour la réutilisation des produits indésirables, préservation des matières premières…
Par ailleurs, la ville d’Amsterdam a annoncé travailler sur 200 idées destinées à favoriser l’économie circulaire. Comme par exemple un projet pilote visant à récupérer la peinture latex non utilisée (ces 45 pots entamés qu’on a tous quelque part et qui nous encombrent) et la remettre sur le marché. Autre exemple : le quartier Betondorp (village de béton) a été conçu en utilisant uniquement du béton recyclé. La ville planche également sur des plateformes communautaires d’échange ou le développement des friperies et des services de réparation. 75% des habitants d’Amsterdam en conviennent : ils devraient acheter moins. Bref, c’est un beignet cuisiné à Oxford qui pourrait aider Amsterdam à sortir de la crise.
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