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17 September 2020 Comments (0) Architecture, Autres, Environnement, Immobilier, Mobilité, Technologie

La ville du quart d’heure

Le concept de « ville du quart d’heure » (15-minute city) est en train de gagner en popularité dans les grandes villes du monde entier. C’est Anne Hidalgo, Maire de Paris récemment réélue, qui a popularisé cette idée, qui consiste à faire en sorte que tout citoyen puisse aller à l’école, se divertir, travailler ou consommer dans un rayon de 15 minutes à pied ou à vélo de son domicile.

L’homme qui a théorisé ce concept s’appelle Carlos Moreno. Il est urbaniste et professeur à la Sorbonne. Tout part d’une réflexion sur la mobilité et le temps qu’on passe dans les transports, la question du confort, les infrastructures nécessaires… Mais aussi sur un constat : nos villes d’après-guerre ont été façonnées par un mode de vie consistant à construire de manière spécialisée. Nous disposons d’un endroit pour dormir, un autre pour travailler, un troisième pour aller faire nos courses, faire du sport, nous divertir, etc.

Carlos Moreno © Paris Sorbonne Business School

Le principe de la Ville du Quart d’Heure consiste à essayer de réconcilier les lieux de vie avec le temps de vie. Pour ce faire, Carlos Moreno a développé une matrice avec six fonctions sociales, urbaines et territoriales : se loger, travailler, s’approvisionner, apprendre, s’épanouir et être en mesure d’accéder à son bien-être. Sa conclusion : plus ces éléments tiennent dans un périmètre de 15 minutes de mobilité active (à pied ou à vélo), plus on conforte le bien-être urbain.

Les pistes et idées sont nombreuses et excitantes. En voici quelques-unes :

  • Faire en sorte que la rue ne soit plus uniquement destinée à la circulation. Mais y adjoindre des services, des espaces de rencontre et de jeu, de la végétation ;
  • Donner davantage de fonctions différentes aux mêmes lieux : une école pourra, à certaines heures, devenir un centre de santé local ; une boîte de nuit pourra accueillir, en journée, des cours de gym ;
  • Travailler sur ce paradoxe qui fait que les gens sont de plus en plus connectés (par la technologie) mais de moins en moins connectés (par leurs relations sociales) ;
  • Promouvoir la topophilie, le fait d’être heureux d’habiter dans son quartier, y vivre en harmonie, en être fier et d’en prendre soin ;
  • Développer les fermes urbaines, la mobilité douce, le partage de lieux et d’objets, les commerces de seconde main ;
  • Encourager la « démobilité » : sortir d’une mobilité contrainte pour une mobilité choisie (ce qui passe notamment par le développement du télétravail)…

On le voit, le concept est large et sera ce que chaque ville décidera d’en faire. En attendant, il se répand. Melbourne (Australie) a adopté la « ville de 20 minutes » basée sur cette même philosophie. Des villes comme Mexico, Buenos Aires, Glasgow, Milan ou Bogota possèdent déjà (en partie) les infrastructures permettant d’aller vers ce type de dynamique urbaine.

Conclusion de l’urbaniste Jane Jacobs : « C’est la proximité qui rendra leur vitalité aux villes

 

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