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24 June 2020 Comments (0) Autres, Environnement, Mobilité

Transition à l’UCLouvain : faire appel à l’intelligence collective

La fonction qu’occupe Marthe Nyssens est unique au monde. Elle est en effet la seule prorectrice, dans une équipe de direction d’une université, à avoir principalement en charge les matières liées à la transition sociale et écologique. Divercity l’a rencontrée pour qu’elle détaille quelques aspects de cet ambitieux programme, qui concernera chacun des 35.000 membres de la communauté universitaire sur le site de Louvain-la-Neuve.

Marthe Nyssens est diplômée des universités de San Diego (Master of Arts in Economics) et Louvain (docteur en économie). Professeur ordinaire depuis 2009, elle y enseigne dans le domaine de l’économie sociale et de la transition sociale et écologique. Elle est actuellement prorectrice « transition et société ». ©Alexis Haulot.

D’où vient cette idée, totalement inédite, de confier la matière « transition » à l’un des dirigeants de l’université ?

Jusqu’ici, le développement durable était traditionnellement confié à l’un des prorecteurs, qui gérait cette matière en plus de ses compétences habituelles. Le signal fort et politique envoyé par l’UCLouvain et son recteur Vincent Blondel, c’était effectivement de dire qu’il était temps qu’un membre de l’équipe rectorale concentre toutes ses énergies sur ces questions.

Il y a eu un élément déclencheur ?

Oui, les manifestations portées par les jeunes générations pour le climat, au printemps dernier, qui ont mobilisé de nombreux membres de notre communauté, moi y compris. Cela a créé une prise de conscience : il était temps. Et c’était même crucial comme enjeu à court terme, aussi pour les universités.

L’UCLouvain a entamé un « Plan Transition » (voir encadré) avec des groupes de travail qui instruisent des thématiques essentielles à la vie de l’université : enseignement, recherche, énergie, mobilité, investissements et consommation durables, alimentation et biodiversité. Abordons quelques-uns des chantiers par le biais d’exemples pratiques. L’alimentation, par exemple…

Quotidiennement, les « restosU » proposent un plat « malin » qui interpelle les convives des restaurants sur les questions de nutrition, d’alimentation saine et durable et des circuits courts. Deux fois par semaine, ce plat « malin » est végétarien. Par ailleurs, la Ferme universitaire de Lauzelle est devenue une ferme expérimentale, qui sert de support à l’enseignement et à la recherche, mais sert aussi d’interface avec les maraîchers locaux. Nous voulons être un centre de référence en matière d’agriculture biologique et d’agroécologie.

Parlons des investissements durables…

Depuis 2018, tous les nouveaux investissements réalisés par l’UCLouvain le sont exclusivement dans des fonds écologiquement et socialement responsables. Nous nous appuyons également sur les nouvelles normes de durabilité comme celles de Febelfin ou de Financité pour « nettoyer » l’ensemble du portefeuille. Mais nous avons déjà grandement assaini le dossier pour être dans le droit fil de nos ambitions.

L’université va se doter d’un plan stratégique ambitieux dans le domaine du développement durable. Il s’articule autour de trois thématiques principales : l’enseignement, la recherche et les campus durables. L’un des premiers actes fondateurs de ce plan a été de réaliser le bilan carbone de la Ville. Le Plan Transition sera la boussole de l’année académique 2020-2021.

La mobilité fait également partie de ce « Plan Transition ».

Et ce n’est pas le dossier le plus facile. Le site de Louvain-la-Neuve est évidemment moins bien desservi que notre implantation de Louvain-en-Woluwe : il n’y a pas de métro qui vous mène au pied des amphis, la liaison en train entre LLN et Ottignies n’est pas optimale… Bref, il a fallu être créatif. Ainsi, depuis des années, les abonnements aux transports publics sont intégralement pris en charge par l’employeur, les voitures de société n’existent pas chez nous et nous incitons à la mobilité douce. Nous allons proposer très prochainement une charte pour les déplacements internationaux : est-il vraiment indispensable de se rendre à tel colloque ? Y a-t-il moyen d’y aller en train plutôt qu’en avion ? etc.

Comment fonctionnez-vous avec les autorités communales sur ce dossier « transition » ?

La particularité de Louvain-la-Neuve est que l’université est propriétaire d’une grande partie des terrains sur le site universitaire, qui sont exploités par le biais de baux emphytéotiques. Nous sommes donc de proches partenaires, et ce depuis le fameux » champ de patates » comme on appelait le site à l’époque, où on avait toutes les peines du monde à attirer des habitants ici. Aujourd’hui, on s’arrache les logements à Louvain-la-Neuve. Le futur quartier Athena-Lauzelle est l’un des derniers quartiers encore à développer dans la commune, et nous nous employons à en faire un exemple de ce Plan Transition qui nous anime. Main dans la main avec la commune.

On l’a dit, vous faites appel aux idées de toute la communauté universitaire. Notamment en organisant des « ateliers d’intelligence collective »…

Qui, malheureusement, étaient organisés fin mars, en plein confinement. Qu’à cela ne tienne : avec des outils de visioconférence, on s’est réunis pendant 4 après – midis, à 80, soit ensemble, soit par petits groupes dans des salles virtuelles, pour imaginer l’université de demain. Avec des résultats vraiment encourageants. Vous savez, plutôt que telle ou telle mesure précise, ce qui nous importe c’est que, dans chacun des thèmes identifiés, on arrive à implémenter quelques mesures d’impact, qui feront la différence. Et là, on aura réussi notre coup.

En savoir plus sur le Plan Transition de l’UCLouvain

 

 

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