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1 April 2019 Comments (0) Autres, Mobilité, Technologie

Transpolis : la ville qui teste la mobilité du futur

Une « ville fantôme », sans habitant mais avec ses feux rouges, ses ronds-points et ses abribus : bienvenue à Transpolis, le terrain de jeu, grandeur nature, des inventeurs des mobilités de demain.

Bâtie en 2018 sur 77 hectares de l’ex-camp militaire des Fromentaux entre Saint-Maurice-de-Rémens et Leyment (Département de l’Ain) Transpolis est une ville sans habitants. Une ville, pourtant bien réelle, où constructeurs de véhicules autonomes, entreprises de voirie, spécialistes du dialogue entre machines et exploitants de bus peuvent tester leurs innovations, en particulier sous l’angle de la sécurité. « Personne n’a ça en Europe », s’exclame Stéphane Barbier, directeur du développement de la société exploitante, implantée à une cinquantaine de kilomètres de Lyon.

Pour ce dirigeant atypique, Transpolis est un pari. Celui que « demain les véhicules, autonomes ou non, dialogueront avec les infrastructures », explique Stéphane Barbier. Pour réaliser ce projet né il y a dix ans, il a fallu trouver un budget de 20 millions d’euros. Les industriels et les acteurs publics ont mis le paquet : trois sites de crash-tests Euro NCAP hérités de l’ancien site de Lyon-Saint-Exupéry ; une autoroute d’un kilomètre de long ; un réseau de petites routes sinueuses, comme à la campagne… Et surtout, une ville ultraconnecté de 30 hectares et ses 12 kilomètres de « rues » recyclant un ancien site militaire de stockage de munitions.

La ville chewing-gum

Ici, tout est flexible et modulable : comme dans un studio de cinéma, on écrit le scénario et on équipe le site en fonction. Il est ainsi possible d’élargir ou réduire la largeur de chaussée, changer le marquage au sol, modifier les carrefours… On peut aussi y recréer sur des portions de trajet des conditions de pluie ou de brouillard. Et si nécessaire, la ville prend vie, avec des robots piétons ou cyclos, voire des figurants en chair et en os. « Comme au cinéma », sourit Stéphane Barbier.

Transpolis a tout mis en œuvre pour la connectivité, en particulier les échanges entre véhicules (V2V), vers les infrastructures (V2I) et les tiers (V2X). Sous le sol, 300 km de fibre optique se déroulent et alimentent des points auxquels viendront se brancher des équipements (feux tricolores, signalisations, éclairage public…). Plus remarquable encore, l’annonce du directeur du développement : le laboratoire servira de site pilote pour la 5G. C’est ainsi que Bouygues Telecom et l’équipementier téléphonique Ericsson ont installé une grande antenne pour y tester des applications 5G destinées au dialogue entre véhicules autonomes et équipements de sécurité « intelligents ».

L’un des premiers contrats décrochés l’a été dans le cadre du projet Avenue, qui entend mettre en service des véhicules autonomes dans plusieurs villes d’Europe, dont celle de Lyon. L’électromobilité aura sa place, assure le directeur du développement. Cent kilovoltampères permettront de fournir un réseau de bornes de recharge déployé in situ. Les véhicules légers comme les poids lourds pourront s’y brancher. Une piste à induction ou des équipements d’électrification de la voie pourraient apparaître ensuite. « On ne peut pas tester cela dans ‘la vraie vie’, explique Stéphane Barbier. Mais ici, on reproduit des conditions critiques pour que tout soit ensuite au top dans la vie réelle. »

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