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18 June 2020 Comments (0) Autres, Environnement, Immobilier, Technologie

Un quartier de Vancouver redevient un territoire autochtone

La ville de Vancouver s’est lancé un défi de taille : construire un nouveau quartier qui permettra à la fois de résoudre la crise du logement et d’intégrer davantage les « Premières nations ».

Des friches abandonnées comme celle-là, on en trouve dans toutes les grandes villes. Quelque 5 Ha d’anciens terrains ferroviaires, sous un pont urbain, le tout rendu aux broussailles. Rien d’autre à signaler ? Si, quand même : c’est sur cette parcelle précise que vivaient des dizaines de familles Squamish, l’un des peuples autochtones au Canada, jusqu’à ce que le gouvernement les en chasse, il y a plus d’un siècle.

Sauf que voilà : la grande majorité des Squamish viennent d’approuver la création d’un nouveau quartier – baptisé Senakw – qui comportera pas moins de 11 tours, 6.000 logements et y accueillera environ 10.000 habitants. L’objectif étant de rendre aux autochtones la terre qui était la leur, en en profitant au passage pour résoudre une importante crise du logement dans la métropole canadienne. Et, mine de rien, de réimplanter un territoire autochtone dans un environnement urbain, ce qui est très rare au Canada, où elles sont généralement situées loin des grandes villes.

  • SENAKW © REVERY
  • SENAKW © REVERY
  • SENAKW © REVERY

Une politique délibérée d’exclusion

Comme l’explique Jordan Stanger-Ross, professeur agrégé d’histoire à l’Université de Victoria en Colombie-Britannique, « l’urbanisation et l’indigénéité se sont historiquement opposées dans toutes les villes coloniales comme Vancouver, partant du principe, très en vogue à l’époque, que la civilisation moderne ne s’accommoderait pas d’une proximité avec les peuples autochtones, que les deux ne pourraient pas coexister. » Ce qui a permis l’implantation de « réserves indiennes » dans des endroits parfois très reculés du pays. Ce que la plupart des commentateurs résument en quelques mots : une politique délibérée d’exclusion.

Indigénisme : les politiques sociales et économiques mises en œuvre pour gérer les populations indiennes (Native Americans) en Amérique du Nord. Peuples autochtones : terme utilisé au Canada pour désigner les « Premières Nations » (ceux que l’on appelait avant les Indiens, les Inuits, les Eskimos et les Métis).

La construction, qui débutera l’an prochain, prévoit une densité de population très élevée (comparable à celle de Hong Kong, avec une majorité de logements destinés à la location) et sera imaginée selon des principes de transition et de durabilité. Avec, à terme, l’ambition claire de rétrocéder les bénéfices de l’opération aux membres de la nation Squamish, à des fins de développement social et communautaire. Le bureau Revery Architecture a ainsi conçu le quartier en concertation avec les représentants de la nation Squamish, en accordant une attention toute particulière à l’histoire du site et à sa relation avec la nature. Les façades intégreront de l’art autochtone et, grâce à la végétation, les passants auront l’impression de pénétrer dans une forêt.

Une politique inclusive innovante dont les autochtones seront à la fois les acteurs et les premiers bénéficiaires.

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