Alors que ses projets sont qualifiés d’utopies à Bruxelles, Vincent Callebaut construit ses bio-villes du futur en Asie. Il signe une nouvelle réalisation à Séoul, en Corée du Sud. Une gare de ferries, végétale et autonome en énergie.
Son nom résonne comme un éclair de génie dans le milieu. Après avoir réalisé des bâtiments organiques, postcarbones et antismog à Taïwan et au Caire, l’architecte louviérois Vincent Callebaut vient de remporter un concours international lancé par le gouvernement sud-coréen. Sa mission? Aménager les berges de la rivière Han, à Séoul, qui doivent abriter le futur terminal de ferries de la ville. Un défi auquel Callebaut répond cette fois en imaginant «un vaisseau flottant à l’architecture biophilique et résiliente», en faisant la part belle à la végétation et aux énergies renouvelables.
Baptisé «Manta ray», son projet deviendra un hub culturel abritant pas moins de quatre fonctions différentes. Il comportera un terminal de ferries, un parc maraîcher multi-niveaux, une passerelle piétonne et un complexe culturel installés dans une vaste structure creuse. Pistes cyclables, restaurants, bars, complexes culturels, plusieurs activités seront développées sur le site. Mais comme à son habitude, l’archibiotecte n’a rien laissé au hasard…
Un aménagement biomimétique
Le terminal flottant pour les ferries (9.100 m²) aura la capacité de suivre la montée des eaux du fleuve lors des crues saisonnières qui peuvent atteindre 5 mètres de hauteur. Ce terminal, figure de proue du projet global, gérera le transport fluvial des citoyens et accueillera des espaces culturels exposant l’histoire de la rivière. Quant à l’aménagement paysager de la rive, il rapatriera de larges terrasses, des sentiers pédestres, des pistes cyclables et un amphithéâtre au bord de l’eau profitant de la pente naturelle du terrain. L’ensemble vise à «amplifier l’irrigation naturelle du site» en transformant le parc Yeouido «en une forêt écologique de saules» et en créant «une bande filtrante de végétation sous forme de marécages» sur les berges du fleuve Han, explique l’architecte.
Défenseur d’une architecture puisant dans les biotechnologies, l’économie circulaire et les énergies renouvelables, l’architecte wallon mettra en application à Séoul l’approche qu’il défend notamment dans son ouvrage Paris Smart City 2050. Car en plus d’être éco-renouvelable, le «Manta ray» sera évidemment autonome en énergie. Des hydroliennes à ailes oscillante seront intégrées le long de la coque du grand flotteur encerclant la marina. En opérant un mouvement de va-et-vient, elles transformeront l’énergie cinétique de la rivière en énergie électrique. L’infrastructure sera aussi auto-alimenté par des arbres à vent installés sur les toits et des cellules photovoltaïques encapsulées dans les 4.550 m2 de façade en verre. Pour la structure, des essences de bois local seront utilisées. Les matériaux intérieurs, eux, seront issus du recyclage.
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