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Kristiaan Borret : Brussel laten liefhebben

8 February 2016 Comments (0) Architecture, Immobilier

Kristiaan Borret : Faire aimer Bruxelles

Désigné en décembre dernier comme nouveau Bouwmeester de la Région de Bruxelles-Capitale, Kristiaan Borret a directement pris sa mission à bras-le-corps. Sans langue de bois, il nous explique comment il envisage son rôle.

Depuis 2009, la Région de Bruxelles-Capitale a créé la fonction de Bouwmeester : un maître architecte qui veille à la qualité architecturale, paysagère et urbanistique des nouveaux projets. L’idée était de briser l’image – certes éculée – qui colle toujours à Bruxelles : celle d’une ville où l’on construit et détruit sans se soucier de la cohérence d’ensemble. Après 5 années de bons et loyaux services, Olivier Bastin cède le témoin à Kristiaan Borret, un autre amoureux de la capitale qui ne manque pas d’ambition pour sa région. « Je ne me contenterai pas d’étudier les aspects esthétiques. J’accorderai également de l’importance à la fonctionnalité, à l’habitabilité et au rôle social des différents projets », prévient-il d’emblée.

Potentiel créatif sous-exploité

Kristiaan Borret balaie d’un revers de la main les critiques qui reprochent à Bruxelles son manque d’audace. Il prend pour exemple la pile de dossiers qui s’entasse sur son bureau, preuve que la créativité ne manque pas : « Bruxelles regorge de talents créatifs et intellectuels. Le problème ne vient pas d’un manque de vision, mais plutôt du peu de cohérence entre toutes les visions qui s’expriment. Mon rôle consistera à fédérer ces visions afin de forger un récit cohérent pour Bruxelles. »

La « méthode Borret » visera donc à rassembler les différents partenaires et à les inciter à dialoguer de manière plus systématique. L’urbaniste ne cache d’ailleurs pas qu’il compte s’impliquer beaucoup plus en amont sur les différents projets, afin de gagner un temps précieux. « Bruxelles souffre parfois de sa lenteur. Les projets qui prennent trop de temps avant de se réaliser ont tendance à perdre une partie de leur créativité initiale », reconnaît-il. Mais plusieurs signes laissent croire que les choses évoluent dans la bonne direction. Ainsi, par exemple, l’accord de majorité du gouvernement régional mentionne précisément le rôle du Bouwmeester et place la qualité architecturale parmi ses priorités. « La volonté politique y est. Il ne reste plus qu’à passer à l’acte », se réjouit-il.

Le canal et la première couronne

Parmi les priorités pour Bruxelles, Kristiaan Borret entend réussir la métamorphose du quartier du canal. Une équipe de 8 personnes est mobilisée sur ce dossier. Objectif : démontrer que des projets de qualité peuvent voir le jour, tout en comprimant le temps de décision.

À plus long terme, c’est la densification de la capitale qui sera également à l’agenda : « Densifier ce qui l’est déjà n’a aucun sens. Mais il me semble qu’il y a des choses intéressantes à réaliser du côté de la première couronne historique de Bruxelles : Jette, Koekelberg, Woluwe, etc. Nous avons l’expertise pour densifier le centre-ville. Mais on parle ici de quartiers à la morphologie totalement différente. Tout reste à inventer. C’est un terreau très propice à l’innovation et à l’exploration. »

Inspiration

Pour ses modèles d’inspiration, Kristiaan Borret évite soigneusement de citer les mégapoles dont la structure n’a rien en commun avec Bruxelles. Il cite plutôt des villes à taille plus humaine, avec une préférence pour Zürich, Bâle et Munich : « J’y ai vu des habitants de tous horizons qui se sont réapproprié leur ville, les réseaux de transport en commun, même les cours d’eau. Chez nous, il faudra d’abord développer l’infrastructure. Le changement de mentalité suivra. » Une vision qui résume bien sa mission : faire aimer la ville.

Photo © Debby Termonia
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