A mille lieues de l’architecture développée dans l’univers carcéral, l’Italien Renzo Piano vient de terminer une maison destinée aux mamans qui purgent une peine de détention, dans laquelle elles pourront accueillir leurs enfants.
Le projet a été baptisé « MA.MA » ou « la maison de l’affectivité ». Cette petite bâtisse a vu le jour dans l’enceinte de la prison pour femmes de Rebibbia, à Rome. Idée généreuse comme l’architecture peut l’être, MA.MA recrée « un petit morceau de maison et d’intimité », un espace accueillant dans lequel les détenues pourront recevoir leurs enfants. En creusant un peu, il s’agissait de concevoir un espace où les détenues puissent à la fois maintenir leurs relations avec leurs proches et leur rôle au sein de la famille, facilitant ainsi leur réadaptation et leur réintégration lorsqu’elles quitteront la prison.
L’architecture au service de l’humain
Renzo Piano s’est exprimé sur ce projet et sur « la double culpabilité des femmes emprisonnées : non seulement elles purgent leur peine, mais en plus elles sont séparées de celles et ceux qu’elles aiment. A mes yeux, cet abri ressemble à la maison que dessinent les enfants, mais c’est peut-être aussi la maison imaginée pour un enfant par une mère en prison. »
Pour renforcer cette dimension de foyer, les architectes du Groupe G124 (créé par Piano) ont dessiné un bâtiment avec un toit à double pente qui évoque la quintessence même de l’image de la maison. L’intérieur comprend un salon, une loggia, une kitchenette et une salle à manger.
La maison est peinte en rouge, ce qui lui confère un aspect enfantin et presque cartoonesque. L’intérieur privilégie la lumière naturelle et les finitions en bois pour créer un environnement confortable et accueillant. MA.MA a été assemblée par des détenus, à l’aide de panneaux de bois préfabriqués qui ont été produits dans la menuiserie de la prison.
Monica Cirinnà, une parlementaire, travaille sur l’idée de généraliser ce type de maison dans toutes les prisons italiennes.
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