En ville, planter des arbres est la solution la plus intéressante pour éviter la montée des températures. La chercheuse Marjorie Musy a conçu des modèles de simulation en 3D pour comparer les méthodes de rafraîchissement des villes.
Quelques jours après la vague de chaleur qui a sévi sur l’ensemble de l’Europe, la mairie de Paris a présenté un nouveau plan de rafraîchissement. Au programme : davantage d’espaces verts, moins de bitume et une meilleure prise en charge de la population. Les villes cumulent plusieurs handicaps : le soleil est piégé dans les rues, les sols n’absorbent pas l’eau et ne se refroidissent pas, l’air ne se renouvelle pas non plus, et la forte activité humaine crée davantage d’émissions de chaleur. Résultat : lorsque le mercure grimpe, les métropoles comme Bruxelles, Paris ou Londres étouffent.
Paris est en effet particulièrement sensible aux fortes chaleurs en raison de sa densité et de son activité humaine. « La ville fait face au phénomène de l’îlot de chaleur urbain, c’est-à-dire que la température y est en moyenne de 3°C plus importante que dans des zones rurales », décrit Marjorie Musy spécialiste du rafraîchissement urbain. « En période de canicule, cette différence peut grimper à 8 ou 10 degrés. Et d’ici 2050, on pourrait avoir une canicule équivalente à 2003 un été sur deux, d’où l’urgence à agir ».
Au-delà de l’agrément et du décor, le rôle des arbres est essentiel pour fixer le CO2, absorber les particules fines, ombrager la ville et la rafraîchir en luttant contre les îlots de chaleur urbains. La ville tente enfin des dispositifs novateurs comme les cours d’école « oasis » ouvertes à tous , avec un accès à l’ombre et à de l’eau. Ces espaces frais devraient ainsi pouvoir accueillir les Parisiens, qui vivent tous à moins de 200 mètres d’une école. 10 de ces cours seront expérimentées en 2020.
« La solution la plus efficace pour rafraîchir une ville reste l’arbre, qui apporte un véritable confort aux citadins tout en empêchant la température des surfaces de trop augmenter », explique Marjorie Musy, chercheuse au Cerema à Nantes spécialisée dans l’aménagement du territoire et les techniques de rafraîchissement urbain.
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