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18 March 2020 Comments (0) Architecture, Culture

Renzo Piano : l’humaniste bâtisseur

À 82 ans, l’architecte italien accumule les projets partout dans le monde. De Gênes où il est né à Paris où il vit, en passant par Osaka (aéroport international de Kansai), New York (Times building), Londres (The Shard culminant à 306 m de haut), retour sur la carrière de ce géant italien, lauréat du Prix Pritzker 1998.

Il se fit un nom avec le Centre Pompidou. Il a décroché le Pritzker Prize, le « Nobel » de l’architecture, pour l’ensemble de son œuvre. Et à 82 ans, il n’est pas prêt de s’arrêter. Infatigable créateur, Renzo Piano est sur tous les fronts: à Monaco, il signe un nouveau bord de mer (le Larvotto) avec une rénovation totale des plages, une restructuration des promenades et des surfaces commerciales. À Athènes, il a conçu le nouvel Opéra national de Grèce : un geste architectural majeur pour la capitale grecque, avec son immense toit recouvert de panneaux solaires et sa nouvelle salle de 1.400 places, dont l’acoustique a fait l’objet d’études très poussées afin de la rendre « la plus fine possible » selon la volonté de Renzo Piano, lui-même grand mélomane.

Cette année, il inaugure aussi The Academy Museum of Motion Pictures, le premier musée du 7e art à Los Angeles. Avec sa gigantesque sphère de verre, flottant au-dessus du sol, une salle de cinéma de 1000 places et plus de 3600 m² de galeries et de salles d’expositions, The Academy Museum doit incarner « la magie des films ». Et, surtout, l’audace de Renzo Piano.

La lumière comme matière

Renzo Piano est né en 1937, à Gênes, dans le plus vieux centre historique d’Europe. Il en a réaménagé le port. L’esprit de sa ville natale, la ville de la Renaissance, ne l’a jamais quitté. Dans une exposition intitulée « La méthode Piano », il dira ceci : « À Gênes, où je suis né, tout flotte : les navires sur l’eau, mais aussi les grues dans le ciel. Lutter contre la force de gravité est un défi fou!». Suivent Paris, en 1974, quand le Centre Georges-Pompidou fait scandale ; Bâle, dans le raffinement feutré, chic et de bon goût, de la Fondation Beyeler ; Osaka, pour la prouesse technico-architecturale de l’aéroport du Kansai, posé sur les flots comme un nénuphar ; New York enfin, avec la Morgan Library, le New York Times Building et le Whitney Museum.

L’empreinte de Renzo Piano est internationale. Mais Paris reste sa Capitale. Il y a créé en 1981 son agence, Renzo Piano building workshop (RPBW), non loin du Centre Pompidou dont il fut le maître d’œuvre et dont il supervise aujourd’hui le lifting. C’est aussi à Paris qu’il vient de signer l’une de ses dernières réalisations, à savoir le Tribunal de grande instance de Paris. Un lumineux paquebot de verre qui s’élance sur 160 mètres de hauteur (la moitié de la tour Eiffel) et pèse environ 200 000 tonnes. Inauguré en avril 2019, l’ouvrage fait partie des « bâtiments extrêmement complexes » réalisés par Renzo Piano qui a sublimé la lumière, « cette matière merveilleuse » qu’il affectionne tout autant que la musique. À son ouverture, il aura ces quelques mots qui canalisent presque toute sa philosophie : « Lorsqu’un bâtiment prend de la hauteur, il doit laisser de l’espace au sol. Une façon de redonner à la ville le terrain qu’il occupe, et plus encore. »

  • Bigo at Genoa Harbor by Renzo Piano
  • Centro Meridiana by Renzo Piano
  • Grande Bigo by Renzo Piano

Un architecte engagé

Aujourd’hui, son agence a aussi un pied-à-terre à New York et à Gênes, sa ville natale, où Renzo Piano va bientôt inaugurer le pont qui remplacera le Morandi. Une portion d’environ 1,2 kilomètre de ce viaduc enjambant la cité portuaire s’était effondrée le 14 août 2018, faisant 43 morts. Le nouveau viaduc autoroutier, conçu « gracieusement » par Renzo Piano, comportera 18 piles en béton et 19 travées en acier pour une longueur de 1070 m. Il « aura l’allure d’une grande carène de bateau blanche sur laquelle jouera la lumière, elle est faite pour durer mille ans », affirme Renzo Piano. Il travaille désormais sur son prochain grand projet : le Portail de la science, dessiné pour le CERN, qui héberge le plus grand accélérateur de particules au monde (LHC). Ce centre, voué à la vulgarisation scientifique, abritera des expositions autour de la matière ou de la physique des particules, mais également des laboratoires pour les écoles. Réputé pour son humanisme, Renzo Piano n’a pas choisi ce projet au hasard : « L’architecte ne peut pas changer le monde, seulement matérialiser ses changements, explique-t-il. Je préfère faire des projets publics, car ils font la ville. Les lieux de connaissance rendent les gens plus curieux et la ville meilleure. “Città = civiltà” (ville = civilisation) ». Ouverture des portes prévue en 2022.

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