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Rue de MOUZAIA

22 February 2023 Comments (0) Architecture, Autres, Culture, Immobilier

Paris transforme deux immeubles administratifs en logements vertueux

Emblèmes de l’architecture brutaliste et du passé industriel du quartier, l’ensemble constitué par les numéros 58 et 66 de la rue de Mouzaïa, dans le XIXe arrondissement de la capitale française, va se muer en logements durables et abordables. 

La rénovation du 58-66 rue de Mouzaïa est l’un des premiers projets à avoir bénéficié de la loi Duflot, destinée à transformer des bâtiments appartenant aux pouvoirs publics en logements sociaux.

Un rare vestige du brutalisme

Située à Belleville, la rue de Mouzaïa occupe l’emplacement d’une ancienne carrière de gypse. À l’origine, le n° 66 abritait une fabrique de machines à coudre. Au début des années 1970, le ministère de la Santé y installe les bureaux de la DRASS (Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales) d’Île-de-France. Dans le même temps, le ministère décide d’étendre le projet au n° 58 de la rue et en confie la réalisation aux architectes Claude Parent et André Remondet qui décident d’en faire un immeuble « brutaliste ». Avec ses façades de béton tantôt lisses, tantôt crénelées, aux reliefs saillants appelés « dents de mammouth » par les architectes, ses tourelles verticales arrondies… le bâtiment est un exemple typique de ce courant architectural du XXe siècle.

Street art, histoire et inclusion sociale

Après le départ de la DRASS, en 2010, le 58 abrite le BLOC, un collectif de 150 artistes qui joue un rôle important dans la défense du droit au logement. Certains de ces artistes sont aujourd’hui des figures majeures du street art français et international. Leurs fresques, peintures et tags sont les témoins historiques et artistiques de l’histoire récente du lieu et bon nombre ont d’ailleurs été conservés lors de la rénovation.Racheté par la RIVP (Régie Immobilière de la Ville de Paris) en 2015, cet immeuble subit ensuite une rénovation complète afin de transformer ses 11 000 m² en logements. Le bureau d’architectes Canal y aménage 103 logements universitaires et 65 logements pour jeunes travailleurs (individuels ou en colocation), 14 ateliers d’artistes ainsi que 90 places de coworking. Entièrement rénové lui aussi, le 66 continue à abriter un centre d’hébergement d’urgence (CHU) de l’Armée du Salut de 126 places (106 logements). 

Fresque de Catherine Val

Fresque de Catherine Val

La présence d’artistes dans les nouveaux ateliers constitue un trait d’union entre le présent et le passé de la rue de Mouzaïa. En outre, l’alchimie entre son architecture, ses œuvres artistiques et la diversité de ses occupants et de ses utilisations confère à ce lieu de vie un caractère inclusif et une identité unique à l’ensemble, parfaitement symbolisés par la fresque de Catherine Val, située au rez-de-chaussée du 58. En interpellant les passants, elle crée une passerelle entre la rue et le bâtiment, l’enracinant encore plus dans son environnement. Une véritable réussite saluée par le label « Architecture contemporaine remarquable » décerné par La Commission régionale du patrimoine et de l’architecture.

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