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Rotterdam Skyline

20 April 2023 Comments (0) Architecture, Autres, Environnement, Immobilier, Technologie

Un bilan de 30 ans de construction de gratte-ciel à Rotterdam 

Les immeubles de haute taille sont relativement nouveaux à Rotterdam. La première tour de plus de 100 mètres n’y a été achevée que dans les années 1970 et il a fallu attendre 1992 pour que les tours d’habitation y fassent leur apparition. Retour sur ces années qui ont changé la skyline du grand port néerlandais.

Les tours d’habitation n’ont pas toujours bonne réputation : laides, trop chères, peu respectueuses de l’environnement… Pourtant, construire en hauteur est souvent une démarche logique, surtout dans une ville cernée par les eaux, comme Rotterdam. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2008, 12 000 personnes vivaient dans le centre-ville. Aujourd’hui, on en compte près de 50 000 dont la plupart vivent dans des tours.

Une histoire d’essais et d’erreurs

Ce succès signifie-t-il que cette évolution s’est faite sans heurts ni accrocs ? Non, bien sûr. Arjen Knoester et Emiel Arends, tous deux urbanistes au conseil municipal de Rotterdam, reviennent sur ces trois dernières décennies pour en tirer les leçons et donner quelques conseils pour l’avenir. 

« Avec son excellent système de transport public, son plan de ville moderniste et ses ensembles de bâtiments très diversifiés, Rotterdam était l’endroit idéal pour le développement de hautes tours d’habitation. Globalement, on peut considérer que cela a beaucoup apporté au centre-ville, mais il y a aussi eu des erreurs commises. La construction de gratte-ciel à Rotterdam est une histoire d’essais et d’erreurs. Erreurs dont nous avons pu tirer 5 enseignements », analysent-ils.

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Les 5 commandements de la tour d’habitation

  • 1. Une base solide pour une tour harmonieuse
    Une tour doit s’intégrer dans la ligne d’horizon de la ville. Ce n’est pas qu’une question de hauteur, mais d’harmonie. Les gratte-ciel réussis contribuent à rendre la ville attrayante au regard. Pour prendre vraiment racine dans la ville, une tour doit posséder une base solide, de la hauteur des bâtiments environnants, sur laquelle elle est ensuite érigée. 
  • 2. Pas de hautes tours sans vie sociale
    Des immeubles de grande hauteur exigent des espaces réservés aux sports et aux loisirs, mais aussi des équipements sociaux et communautaires. Comme l’a souligné l’activiste urbaine Jane Jacobs, un mix d’anciens et de nouveaux bâtiments est une solution pour animer un centre-ville, en mélangeant fonctions commerciales et sociales.
  • 3. Le respect de l’environnement
    Cité portuaire, Rotterdam est fréquemment soumise aux caprices du vent. Or, Les immeubles de grande hauteur fournissent plus d’ombre et entraînent plus de vent. Les normes relatives aux nuisances éoliennes n’ont vu le jour qu’en 2006, avec la généralisation de la conception assistée par ordinateur. Les modèles désormais établis permettent de mesurer l’impact environnemental des nouveaux immeubles de grande hauteur.
  • 4. Indispensables espaces communautaires
    Les médias dénoncent souvent les effets pervers de la vie dans les grands ensembles (aliénation, solitude, violence…). Arjen Knoester et Emiel Arends en sont conscients et soulignent l’importance de la création d’un sentiment de communauté. Pour comprendre les difficultés des habitants, il importe d’avoir une collaboration entre les autorités municipales, les forces de sécurité, les urbanistes et les architectes. Cours intérieures, maisons communautaires, espaces de cuisine ou de travail partagés… sont des moyens faciles à mettre en œuvre pour resserrer les liens. 
  • 5. Pas de grands immeubles sans service ni accessibilité
    La réussite à long terme de tels projets nécessite la proximité de tout ce dont les habitants ont besoin au quotidien. La présence immédiate de supermarchés, crèches, stations de métro, gare… fait que les résidents se déplaceront en vélo et à pied. Le succès des tours d’habitation repose aussi sur la qualité de leur connexion avec le reste de la ville, sous peine d’un sentiment d’abandon et un repli sur soi-même, comme c’est parfois le cas dans les banlieues françaises, par exemple.

Si tu construis, construis bien

« Les tours ne sont pas toujours la meilleure solution, mais si on opte pour elles, elles doivent être construites dans les conditions optimales », concluent Knoester et Arends. « Des questions telles que la circularité, la résistance au changement climatique et les nouveaux matériaux de construction vont entraîner une nouvelle réflexion sur les immeubles de grande hauteur dans les années à venir », prédisent les deux urbanistes. A suivre…et pas seulement à Rotterdam.

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