Malgré toutes les mesures dissuasives prises, les villes du monde entier restent confrontées à l’augmentation constante du trafic automobile. La micromobilité peut contribuer à réduire les embouteillages et la pollution, tout en offrant des formes de transport pratiques et abordables. Pourtant, cette forme douce de déplacement reste largement sous-utilisée.
Selon une nouvelle enquête conjointe de la société de consultance Boston Consulting Group (BCG) et de l’Université de Saint-Gall, en Suisse, la micromobilité pourrait se révéler efficace en milieu urbain, à condition d’être intégrée dans un système de transport intermodal global.
L’étude a été réalisée auprès de 11 000 personnes dans 23 villes de 10 pays (d’Europe, d’Asie et des USA), pour comprendre les opinions et les habitudes d’utilisation des véhicules de micromobilité, comme les vélos, les vélos électriques, les scooters électriques et les cyclomoteurs électriques. Elle a ensuite analysé les facteurs encourageant leur utilisation et les obstacles qui freinent une adoption plus large.
La multimodalité, mobilité de demain
Vélos, scooters, trottinettes… de nombreuses applications comme Bolt, Villo, Dott… pour ne citer qu’elles, permettent aux usagers de planifier leurs déplacements en fonction de leurs besoins, de la nature de l’itinéraire à effectuer et de la distance à parcourir ou encore disposent de fonctionnalités permettant notamment de prévenir la conduite en état d’ébriété.
Le marché mondial de la micromobilité a déjà atteint un chiffre d’affaires de près de 100 milliards €. Si l’achat personnel d’un véhicule de ce type reste l’option la plus répandue, les abonnements à des opérateurs de tels services croissent rapidement et devraient dépasser 30 % dans les 10 prochaines années. Toutefois, si ces chiffres sont impressionnants, dans l’état actuel des choses, seul un travailleur sur cinq envisage d’utiliser la micromobilité pour se rendre au travail.
« Outre les conditions météorologiques, les principaux obstacles à une utilisation accrue de la micromobilité sont le coût, les réseaux de pistes cyclables non sécurisés, les connexions inadéquates et les services limités en banlieue », explique Nikolaus Lang, directeur général du BCG et coauteur de l’analyse.
Des solutions adaptées à chaque ville
Selon Andreas Hermann, directeur de l’Institut de la mobilité de l’université de Saint-Gall, « pour que la micromobilité se développe encore, au cours des prochaines années, il convient d’envisager pour les villes, une mobilité multimodale, propre, et flexible, permettant de varier les modes de déplacement ».
L’enquête a ainsi révélé que l’offre d’options groupées — des options de transport en micromobilité combinée avec les transports en commun — pourrait en augmenter considérablement l’utilisation. Les consommateurs interrogés ont indiqué qu’ils seraient prêts à payer de 22 % à 25 % de plus (augmentation moyenne pondérée) pour différentes offres groupées.
Cependant, « il n’existe pas de solution unique. Ce qui fonctionne à Amsterdam ne conviendra pas nécessairement à Boston ou à Berlin », avertit Herrmann. En effet, tous les modes de micromobilité ne présentent pas les mêmes avantages et ne pas tenir compte de la situation particulière de chaque ville peut se révéler contre-productif et décourager les meilleures volontés.
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