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Bruxelles : où est l’art contemporain 

La Cité du Vin - Bordeaux

La Cité du Vin trône sur Bordeaux

Brussel over 10 jaar dromen

28 April 2016 Comments (0) Culture

Rêver Bruxelles dans 10 ans

Nous avons fait le pari de laisser cours à l’imagination de 5 artistes belges venus d’horizons différents pour qu’ils nous décrivent leur ville idéale en 2025. De l’utopie certes, mais surtout plein de bonnes idées pour redorer le blason de la capitale.

Thomas Gunzig, romancier : « Bruxelles a besoin d’affection »

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« Ce dont Bruxelles a le plus besoin, c’est avant tout un peu d’affection. La ré-adopter pour l’aimer et arrêter de mettre des emplâtres sur des jambes de bois. Donner un minimum de temps à un comité d’experts composé de sociologues, d’urbanistes, d’artistes, d’architectes, d’ingénieurs pour mettre sur pied une vision d’ensemble à long terme où on ferait coexister des quartiers résidentiels, de bureau et commerciaux sans qu’il y ait des zones entières comme la rue Neuve ou la rue de la Loi, engorgées en journée et désertées la nuit. Autre priorité : l’aménagement d’un métro digne d’une grande capitale qui quadrillerait l’entièreté des points de la ville, mêmes extrêmes. Un vrai maillage de métro souterrain, rapide, efficace et le privilégier aux trams et aux bus qui sont pris dans le trafic. »

 

Fabrizio Rangione, acteur : « Suivre l’exemple du Japon ? »

FABRIZIO RONGIONE« La mobilité est la racine des problèmes du mieux-vivre en ville. Pour endiguer le flot de voitures, il faut surtout terminer ce RER pour qu’il soit une vraie alternative aux 200.000 navetteurs. En plus, ces déplacements amènent du stress, une mauvaise qualité de l’air et donc des problèmes de santé. Je serais donc pour couper les aides aux voitures de société, pour la création d’une vignette où les bruxellois payeraient moins chers que les navetteurs, pour inciter les gens à moins utiliser la voiture et où l’argent engendré payerait les réparations et l’entretien des tunnels. Et enfin, pour la pollution, je bannirais le diesel comme l’a fait le Japon. »

 

Denis Meyers, street artist : « La culture au cœur de la ville »

denis-cave-1579-1-820x520« Une autre alternative serait d’aménager enfin convenablement les espaces réservés aux usagers faibles. En tant que skater et cycliste de longue date, je donnerais une plus forte priorité à tout ce qui permet de se déplacer, qui ne coute pas grand-chose à part de l’énergie humaine et qui ne pollue pas surtout. Pour le vélo, je pense que chaque rue devrait avoir une piste cyclable et qu’il faudrait un vrai effort de sécurisation pour que les cyclistes se sentent moins agressés par la circulation. Je prônerais enfin un renforcement des parkings de délestage où les usagers seraient encouragés via des transports en commun gratuits ou via une vraie offre alléchante de location de vélos.

L’autre point primordial, c’est la culture, dans tous les sens du terme. Tout d’abord celle qui consisterait à encourager les petites productions de fruits et légumes à la maison, dans des potagers collectifs ou des parcs. Imiter New York qui met à disposition des lieux comme des toits plats et qui envoient des émissaires à domicile pour conseiller les gens. Ensuite, la culture en redonnant une place de choix à l’art via la création d’un vrai musée d’art contemporain et via la simplification administrative pour que les promoteurs ou la Ville accueillent des artistes dans des lieux désaffectés, pour recréer une dynamique et faire revivre certains quartiers. »

Bernard Hislaire dessinateur et scénariste de BD : « Les tags sont la plus belle expression de la vie urbaine »

BernarYslaire-P.Mathieu-820x520« J’adore les tags car c’est sans doute la plus belle expression de la vie urbaine face à l’architecture qui a glissé en une centaine d’année vers des lignes pures et du fonctionnel presque déshumanisé. Je suis un fervent défenseur de l’art dans la ville comme les apparitions d’œuvres du style de celle d’Arne Quinze à l’Avenue de la Toison d’or il y a quelques années.

Mon autre proposition serait de donner l’accès à du wifi gratuit. La communication et la technologie amèneront plus de sécurité qui est un autre problème central qui fait que les gens ne prennent par exemple plus le métro. Le wifi pourrait ainsi être comme l’arrivée de l’éclairage dans les rues qui a fait descendre le niveau de criminalité. Afin d’améliorer le vivre-ensemble et pour réduire les tensions communautaires, je prône enfin le sous-titrage des JTs des 2 communautés pour que les gens aient moins de fausses idées. »

Ali Thabet, danseur et chorégraphe : « Une ville par et pour les gens »

AliThabet-820x520« Il faut prendre exemple sur la Scandinavie où l’individu est vraiment placé au centre de la préoccupation. Tout y est fait et pensé pour que les gens aient envie de marcher, de se promener, de prendre leur vélo. Ici, la première fois que j’ai été au piétonnier, j’avais l’impression d’être dans Mad Max. C’est sensé redynamiser le centre, mais c’est encore plus coupe-gorges qu’avant parce que rien n’a été pensé en concertation avec les gens du quartier et les commerçants.

Mon premier cheval de bataille serait enfin de refaire les gares et surtout cette horrible Gare du Midi car c’est la première vision de la ville qu’ont les gens qui débarquent en Thalys et en Eurostar. Je voyage beaucoup en train, et chaque fois que je reviens de l’étranger, je suis effaré par son côté glauque. Rien que les éclairages, c’est d’une tristesse… Et c’est très belge. On a vraiment l’art de ne pas se rendre compte à quel point cette ville est riche. »

David Salomonowicz

© Photos : Denis Meyers : Thomas Vandendriessche / Studio Fifty Fifty – Bernard Yslaire : P. Mathieu – Autres © DR

 

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